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Sentiments authentiques

31 janvier 2014

Une promesse sempiternelle.

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De tout temps, la mer a été le seul lieu bienfaiteur pour accueillir mes plus grandes détresses si le cœur dirige difficilement mes pas. Elle a recueilli mes joies et mes larmes depuis de nombreuses années.
Vu sur la mer, le soleil absent joue à cache-cache derrière les nuages, tout comme toi .
Ce matin sorti d'un rêve proche de ton corps au lever du soleil, j'ai apprécié l'instant d'après devant la fenêtre ouverte, m'assoupir encore un peu sur le rocking chair.
Tu es présent constamment tout près de moi. Tu es dans mon cœur et aussi, dans un cadre en bois taillé à vif dans une branche d’arbre, comme si tu cherchais le soleil pour t'amplifier vers une charmante saison . Une première photo de nos débuts posée avec élégance sur la table de nuit, qui suit tous mes voyages. Tu es beau. Je suis une amoureuse de tes lèvres...

Hier après midi, alors que les princesses décidèrent de ramasser tous les joyaux sur le sable, sans but je suis allée me promener un peu plus loin, comme une envie soudaine de lever l’ancre pour venir à toi. Le temps était légèrement frais, mes yeux se sont déposés sur des couples qui semblaient heureux, blottis l’un contre l’autre. Notre nature s'accorde si bien aux embrassades des amants.
À l'horizon, des passants solitaires avec pour seul compagnon un écouteur dans l'oreille. Des autres passants flânent devant les vagues, comme un joli tableau peint avec à la bouche. Des couleurs et des lumières enchanteresses subliment le décor et reflètent à la tombée du jour, des rêves aux mille et une nuits.
Dans la clameur du vent, ta voix m’appelle. Une réalité ou un souvenir d'antan? Dans mon oreille gauche, le chant de ta promesse garde son espace.

"- Bientôt nous devons nous redécouvrir, Jeanne...

- Oui !

- Et je ne sais ce que cela t’inspire .

- Je pense de même pour toi.

- Le long message reçu de toi m'a ré-informé de tes manques, mais qu'en est-il de ton cœur? Pour mieux te découvrir, d'aujourd'hui à hier, aimeras-tu me parler de tes amours du passé?

-Mon passé amoureux est laborieux et comment puis-je parler à une présence quasiment invisible?

-En m'attendant, pourquoi ne ferais-tu pas une lettre à chacune des personnes que la vie t'a présenté? Les séparations sont une source de détresse, elles peuvent s'identifier à un deuil. En faisant entièrement le deuil de l'amour-attachement d'un passé qui ne me semble pas tout à fait apaisé, tu réussiras beaucoup mieux à recomposer ton corps et tes attentes.

- Demain Émile, je te promets..."

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

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31 janvier 2014

L'air du temps.

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Pour connaître un bonheur intense et chaleureux entre nous Émile, je me demande pourquoi nous rencontrons tant de difficultés à créer un espace douillet entre nos mains? Pourquoi tant d'œuvres, pour un laps de temps si éphémère?

Pendant des mois durant, j’ai crié au ciel mes souffrances et mes peines avec un légitime désarroi.
Je l’ai fait, non pas pour manifester une colère ou une irritation, mais pour comprendre pourquoi je n’avais pas le droit de connaître un peu plus de bonheur, avec un grand B.
J’ai imprimé au fer rouge, d’immenses conversations en plein cœur. Les conversations les plus ravissantes subsistent toujours dans nos échanges contemporains . Éternellement, tous ces écrits colorés resteront en mémoire.
Je pense à tes mots dans mes instants à vide. Ainsi, j'ai une possibilité de renaître dans une clémente acropole pour soulager mes pas et poursuivre un  chemin authentique.
Pour un bien-être, je viens ici partager un tête à tête.

"- Que dois-je faire pour t’être agréable, Jeanne?

- Il est difficile de te déposer mes plus profonds désirs, connaissant tes ressentis sur notre redécouverte. Tu es une personne très importante à mes yeux. Tu  es un ami intime et, pour avoir la joie de te retrouver il en restera ainsi selon ton désir que je respecterais. Nous en resterons à une douce soirée, suivie, si tu le désires, un peu plus qu’une fois par an serait fort agréable!"

Comme un oiseau heureux chantonnant sur son perchoir, un sourire vient se poser sur mes lèvres au souvenir de nos éclats de rire de l'instant d'hier. En effet, se retrouver six mois et un jour après notre rencontre, nous ne pouvions qu'en rire.
À l'hymne de la rencontre, je continue à m'interroger en me demandant si nous avons droit aux mots doux à écrire sur le bout de nos doigts, comme un effet de caresses d'une grande finesse. Des mots qui viennent enflammer le corps en te poussant à désirer l'autre excessivement, dans l'attente de le toucher naturellement...

"- Et comment te plairait-il que se déroule notre soirée redécouverte, Jeanne?

- Connaissant ce que tu aimes, que dois-je dévoiler pour ne pas te froisser... Mais, si tu me le demandes j'ose pour le plaisir. Je voudrais regarder les mouettes planées sur l'infini de la mer méditerranéenne à tes côtés. Le peu de kilomètres pour t'y rendre, ne viendront pas empiéter sur notre temps limité. Sur la berge, nous respirerons l’air marin. On se sentira bien. Puis, nous nous retrouverons dans une chambre d'hôtel. Un hôtel ancien, de charme, jamais découvert, peint de blanc avec des volets bleus prêts à offrir une délicate pénombre, aux amoureux du voyage. Longuement, je te regarderai pour imprégner dans ma mémoire toutes les parcelles de ta peau. Nous tomberons tous les deux sur le matelas qui épousera nos formes frissonnantes, je me blottirai tout contre toi. Au-dessus de tes habits, je te ferai apprécier bien plus que le goût de mes caresses en nous déshabillant l'un et l'autre sur le grand lit de l'amour. Mais, si mon programme t'intimide, nous ferons comme tu le désires. M’offrir une soirée, c’est déjà beaucoup, je sais. Et pour toi, quelles sont tes inspirations sur notre redécouverte ?

- Mon cœur Jeanne, est une étoile qui tangue. Tantôt elle est animée, tantôt elle est insaisissable. Mais, je crois que si nous arrivons à partager la douceur qui ranime, je pourrai alors envisager une suite plus harmonieuse. Jouir de toi ne peut que me rapprocher de toi. Nous en saurons davantage qu’après de toute façon. Mais, saches que je viens vers toi avec le sourire..."

 

Jouir de moi, ne peut que te rapprocher de moi… Voilà pourquoi tu ne viens pas à moi, tendre voyageur?

.../...

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

28 janvier 2014

Itinéraire d'un oiseau blessé.

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Une lettre à ma mère.

Je ne viens pas ici pour te juger.  Je m'approche prés de toi pour te quitter plus librement.
Te laisser seule, ne plus me retourner. Ailleurs, je dois voyager.

Tu es une mère accueillante, attentionnée et serviable mais pas à n'importe quel prix. Sans espoir, jamais tu ne réussiras à fuir le piège qui vient étouffer toutes les personnes remplies d'amour que tu rencontres sur ton chemin.
J'ai si souvent essayé de te comprendre. De longues heures passées à être à ton écoute. Mais en vain, je n'y arriverais pas si tu ne désires pas le changement.
Par moments, tu m'exprimes qu'il t'arrive d'entendre la petite voix de ton cœur. Une petite voix qui te dit que quelque chose ne va pas à l'intérieur de ton âme, mais ton côté cérébral prend plus d'importance. Fréquemment il m'est arrivé d'avoir le sentiment d'être ta mère, dans tes révélations personnelles ou obscène. Cela doit prendre fin.
Je laisse ton mental te guider vers le glissement, dans une forteresse inéchangeable, face à ton amour maternel. Même si nous nous perdons, tu désires rester à son écoute. Ton amour pour moi devient accessoire, qu'il en soit ainsi.

Nous sommes liées pour la vie, disais-tu avant de m'abandonner une nouvelle fois, ton panier sous le bras en allant rejoindre ton compagnon.
Même en lâchant prise quelques semaines, je t'appartenais.
À chacune de tes interpellations, ton psychique te murmure qu'il n'y aura aucune conséquence sur notre relation qui s'effrite.
Ton indifférence sporadique m'accable. Je ne souhaite plus vivre dans un temps incertain.
Un temps qui a fait de moi la personne que je suis devenue à cette heure de la nuit.
Un temps sans une amélioration malgré tes provisoires apparences chaleureuses.
Mère, la petite fille qui est en moi ne veut plus être asphyxiée pour te plaire. À l'aube de mes trente-cinq ans, je dois réussir la quête de ma propre identité.

Bien malgré moi, avec violence, je dois faire face à mon retour de l'hôpital psychiatrique là où tu m'as enfermé sans remords pour un état dépressif qui t'a laissé de glace.
Tu n'as plus besoin de garder mes trois enfants, je suis présente pour eux maintenant.
Je ne sais pas quand tu reviendras.  Tu m'en veux terriblement d'être sortie plus tôt que prévu. Après ton départ, j'ai jeté tous les médicaments de l'armoire à pharmacie et j'ai vidé toutes les bouteilles d'alcool dans l'évier.

Mes enfants retrouvés avec joie, heureux et apaisés, dorment dans leurs chambres respectives.
Je suis seule, assise à terre, au milieu du salon. J'ai toujours eu le sentiment d'être seule dans un isolement profond.
J'ai le souvenir de ton visage en colère devant la porte d'entrée qui revient dans ma mémoire.
Contre ma volonté, tu as accepté mon enfermement dans ce drôle d'endroit pour une durée de deux mois. En puisant dans la volonté et la force de l'amour, je suis sortie de ces longs corridors à la troisième semaine.

Étrangement, je t'en veux plus ce soir de m'avoir abandonné une nouvelle fois dans mon retour avec la vie, que de m'avoir enfermé dans cette prison où mon cœur battait si fort jour et nuit, que ciel et terre ont dû entendre mes maux et mes manques.
En passant dans la case hôpital psychiatrique, mon mécanisme d'autodéfense s'est rondement développé.

Entre ces murs, des barreaux à toutes les fenêtres et des fenêtres qui ne s'ouvrent pas. Des portes toujours fermées à double tour par trois points de sécurité. Des cris inexpliqués de certains patients jour et nuit, une obligation journalière d'avaler les cachets...
Dans l'intérieur de mes peurs d'un monde mal fait, j'ai accepté le fait que le double de moi-même porte, d'une certaine façon, l'entière responsabilité d'un déclenchement primitif, par une envie puissante que j'ai eue, à ne plus vouloir m'alimenter.

La petite fille intérieure, ta fille, se relève petit à petit en s'appuyant sur une espérance avec force.
La petite fille intérieure et moi-même, toutes les deux, nous nous relèverons pour la sixième fois.
Je veux encore y croire.
Je n'ai pas eu le droit à une enfance heureuse, je veux me persuader d'avoir le droit d'exister. Je veux avoir droit au bonheur!

Plus personne ne doit réussir à dénigrer mes besoins, mon intégrité et mon humanité, tout simplement.
Je dois m'efforcer de penser positivement.

D'antan, tu me reprochais de ne pas pouvoir te dire "Je t'aime maman".  Par ta manière de t'exprimer, tes reproches et tes actes semblaient justifiés. Paradoxalement, j'ai toujours été une enfant sage, réservée. Tout le monde le disait. Très tôt, ma volonté a été brisée en me rendant docile et obéissante, au moindre caprice de ma famille.  J'ai gardé des souvenirs de vos mots en mémoire. Je suis toujours ainsi, soumise et silencieuse.

J'ai tant été rabaissé d'une fusion de propos blessant, dit ironiquement ou non. J'ai tant été jugée de maladroite et d'incapable en tout domaines. Sans compter tes comportements sadiques et dévalorisant sur ma personne dont je te parlerais plus loin dans ma lettre.

Il y a eu aussi vos éternels rejets affectifs sur mon identité, avec une grande certitude que mon vrai père était un de tes amants de passage. Yves, tu te souviens?
Yves avait la même corpulence que moi, la même couleur de cheveux.
Je n'ai pas eu la chance de le connaître malheureusement. Sans scrupules, vous m'avez informé de son long voyage huit ans après son décès...
Selon mon âge, vos exigences à mon égard ont souvent valsé entre l'excessivité ou le déséquilibre.
Je me demande tout à coup qui était le chef de la bande. Mon père adoptif et sa mère se ralliaient-ils à toi, l'impeccable maîtresse de maison ou, prenaient-ils un malin plaisir à ce que je sois leur souffre-douleur selon leur humeur?
Quand tu as quitté la maison familiale avec ton amant de passage, tu ne peux t'imaginer comme j'ai tant souffert. Dans le fond de mon lit, dans le fond du jardin, dans la niche pour le chien, tous les lieux étaient bons pour me cacher et pleurer.  
Sur le chemin de ma mémoire, un souvenir revient.  En rentrant de l’école, j’ai trouvé l’échelle bleue appuyée sur le mur de la maison.

« - Que font l’échelle et la corde sur le toit à cet endroit, Mamie ? »

Perrine, Grand-mère, « elle », étaient des titres qu'il m’était interdit de prononcer, si je ne voulais pas être mal traitée par cette dernière.
Elle était assise sur un siège près de la porte d’entrée, elle se tenait là sans bouger, fixant un point au hasard. Elle semblait si malheureuse, plongée dans ses pensées. Son unique phrase sans verser une larme, a fait écho à l’intérieur de moi comme si la foudre m’était tombée sur la tête sans recevoir aucune goutte de pluie.

« - J’ai essayé de me pendre Jeanne, mais je n’ai pas réussi. Je n’en peux plus. Je veux rentrer chez moi, retrouver ma vie, mes amis. Je ne désire plus m’occuper de ton frère et toi. »

Ainsi, Larry ayant eu pitié de sa mère, mon adolescence a pris fin rapidement.
Perrine est rentrée chez elle. Je ne connaissais presque rien de la vie mais, je devais accomplir mon devoir. Comment entretenir une maison et cuisiner de bons repas pour les deux maîtres de la maison et comment continuer d’aller à l’école, en même temps.
Il n’était plus l’heure de se poser des questions. Je devais agir au prix d’en oublier ma vie.
Mes journées devenaient de plus en plus éreintantes. Je suis devenue l’esclave dans mon propre foyer.
Dans un état de déprime, j'ai pris la pénible décision de quitter l’école très tôt pour garder la force d’assumer. Personne ne s'est opposé. Je me souviens avoir été seule, pour dire au revoir à mon professeur principal, qui était très déçu de ce choix obligatoire.

« - Tu aurais réussi ma gentille Jeanne. Encore quelques mois d'efforts et tu aurais eu ton certificat d’aptitude professionnelle. Dis-moi quelque chose Jeanne, quitté l'école à seize ans ne t'apportera aucun avenir. Explique-moi ta situation, je pourrais t’aider… »

J’étais épuisée. Je ne pouvais pas parler à mon professeur, ni à lui ni à personne.  J’étais seule dans un monde rempli d’interrogations qui me dépassaient.
À ne plus me rendre en cours, mon emploi du temps devenait plus large même si les charges domestiques semblaient s’accumuler. Les journées se passaient vite.  En me consacrant uniquement au projet de fille au foyer, mes amies me fuyaient. J'ai perdu tout lien social avec la vie. C'était peut-être mieux ainsi à cette époque. Cependant je regrette amèrement de ne pas avoir un métier en main.
La lessive, le repassage, la cuisine, nourrir les lapins et le chien, nettoyer les cuivres, cirer les meubles, recevoir Les Amis du chef de famille et m’enfermer dans ma chambre une fois que toutes les tâches journalières étaient terminées.  Je veillais bien à fermer ma porte à double tour, quand je venais à surprendre des conversations:

« - Elle est bien roulée ta fille, je peux la prendre chez moi, Larry . »

« - Il n'y a pas de problème Jean-Marie, va lui demander, ainsi elle foutra la paix à son père ! »

Je me souvient aussi des soirées de fin de semaine.  Après le repas, les deux maîtres allaient regarder la télévision au salon. Une fois fini de débarrasser la table et de faire la vaisselle, je pouvais les rejoindre.
Sans doute pour effacer ton souvenir mère, le mobilier a changé de place.  Les meubles étaient toujours les mêmes. Notamment pour la banquette d’angle du salon, quand ton fils et Perrine s’y trouvaient pour se câliner, je pouvais encore m’y frayer une place, dans le passé. Mais pour le présent, je n’avais pas de choix.
Les deux hommes de la maison prenaient leurs aises, cela était impossible.
Ma place devait être sur le tapis du salon, situé au centre de la pièce. De peur, je ne protestais pas. Ils avaient juste un merci, pour le coussin jeté à mes pieds.

Le dimanche, Larry à la maison, bricolait dans la cave. Il tondait la pelouse et lors d’après-midi ensoleillée, il se relaxait avec un livre sur la balancelle.
Didier faisait ses devoirs pour aller le rejoindre ensuite.
Pour Didier, avec Larry c’était toujours le même refrain :

« - Ta mère c’est toujours arrangée pour que tu obtiennes un bon métier à l’âge adulte, alors tu vas bosser Didier. S'il le faut, je t’offrirais des cours particuliers. »

Il m’a fallu d'une seule fois, pour avoir eu envie de me reposer comme eux, de ne plus avoir envie de recommencer. J’avais oublié de me poser une question qui revenait tous les jours : est-ce que je fais mal de penser à moi ?
Très tôt j’ai laissé tomber mes poupées pour eux.
Dehors, le soleil éblouissait les champs de blés. J’ai eu une envie d’aller me rouler sur les grandes herbes le long des chemins de campagne, non loin de la maison. Je n’ai pas vu l’heure défilée.
À la maison, manger tôt pour avoir une longue soirée, était la devise de Larry. Et bien sur, ils avaient mangé.
Didier a toujours été fier de n’avoir son père que pour lui. Par la fenêtre de la cuisine, m’apercevant sur le chemin du retour, avec un grand sourire aux lèvres Didier a ouvert la porte.  Une assiette à la main, il s’apprêtait à la poser au sol sur la terrasse, quand il m’a dit ces quelques mots:

« - Tiens Jeanne, ton repas est servi ! »

Être traitée de la sorte m’a coupé l’appétit. J’ai ramassé l’assiette au sol. Je me vois encore jeter les restes du repas qu'ils m’avaient gardé, à la poubelle.
Silencieusement, j’ai lavé et j’ai rangé mon assiette dans le meuble de la cuisine et je suis allée m’effondrer sur le lit. Mes journées étaient toujours ainsi, le calme avant la tempête.

Un soir avant le repas, Larry est rentré en fureur dans ma chambre parce que je n’avais pas nettoyé la maison et ce n’est que bien plus tard, que j’ai compris que tous ses faux sourires n’étaient qu’une échappatoire.  Il ne désirait plus avoir à m’assumer. Je subissais une tension régulière. Tous les prétextes étaient d’actualités pour me faire craquer. Après avoir signé les documents du divorce, sans rien demandé j’ai tout appris sur la mère qui m’avait mis au monde.

« - Tu sais Jeanne, ta mère je la connais bien. C’est une femme qui a toujours aimé que l’on porte un regard sur elle. Elle s’occupait bien de ses enfants, vous étiez toujours propre mais son péché est d’aller s’envoyer en l’air avec n’importe qui. Quand elle a ses pulsions sexuelles, elle est prête à tout et ne regardera pas à piétiner celui qui se positionne en travers de sa route… »

 Larry était-il en colère ce soir-là, souffrait-il violemment de ton absence, avait-il le droit de me parler de toi ainsi ?
La seule manière qu'il a trouvée de vider son cœur était de me faire rentrer dans votre intimité, en veillant à bien fermer la porte de votre chambre, derrière moi.
Sa bouche prononcée des mots insignifiants et ses mains armées d’un long couteau de cuisine, détruisaient tes derniers effets personnels en lambeau. Une image terrifiante. Ton baigneur offert par ta maman adoptive à l'âge de tes huit ans, a fini ses jours éventré avec les deux yeux crevés.
Tout ce qui t’appartenait, devenait poussière dans les mains de Larry.
Comment effacer de ma mémoire ces scènes de violence ?
Dans un déplacement de haine et de destruction, ne pouvant évacuer son mal-être, ce père qui a si peu témoigné son affection a déversé librement toute sa malveillance devant mes yeux.
Pour ensuite m'abandonner, pour mon intérêt paraît-il, entre tes griffes incestueuses remplies de mépris et celles de mon beau-père dit comme un être paranoïaque et schizophrène.

Je me souviens d'une phrase qui revenait souvent en pleine face. "Nous sommes tes parents et nous avons le droit de faire de toi tout ce que nous désirons!"
Tant de traces empoisonnées sont restées en mémoire et imprimées dans mes journaux intimes.
Des traces qui bouillonnaient mes oreilles d'adulte à connaître ton empressement de dire du mal de l'un ou de l'autre, tes petits-enfants compris.  Ainsi mère, tu as entretenu une rivalité et une mésentente certaine avec les membres de ma famille et mes amis. 
Parfois, tu ne te cachais plus. Adolescente, dans un besoin de paix je me suis enfermée dans le cagibi pour pleurer. Tu n'as eu aucune gène devant tes connaissances de me traiter de malade mentale. Une culpabilisation latente qui te faisait sourire quand parfois je réussissais à te le faire remarquer.
Je vais abréger sur les nombreuses lettres que tu m'as écrit par le passé, me jugeant de voleuse et de méprisable. Je me suis hélas longuement demandé si tu n'avais pas la facilité de juger les autres en prenant exemple sur toi.

Effectivement, pour toutes ces raisons il est difficile de dire, je t'aime maman. Je t'ai pardonné des centaines de fois, j'étais obligée. Je ne regrette pas de t'avoir aimé. Je suis une personne qui ne regrette rien, tu le sais.
Est-ce que je t'aime encore?
Tu m'as tant lavé le cerveau, à cet instant précis je ne sais même plus à quels degrés doit se placer l'amour d'un enfant pour sa maman.
Je ne sais même pas combien de temps je vais réussir à te tourner le dos.
J'ai peur. J'ai toujours eu peur. J'ai peur d'une violente rupture entre nous. J'ai peut-être tout simplement peur, de devenir quelqu'un.
J'ai perdu toute la confiance en moi, je vais me relever. Chaque jour suffit sa peine devient ma devise.
Ma tribu est ma force. J'aime mes enfants plus que ma vie même si tu as tenté à maintes reprises de mettre en doute mon amour pour eux.
Pendant toutes ces années, je n'ai jamais réussi à me plaindre avec des mots à la hauteur de mon vécu. Je suis restée "une chose" mal dans sa peau, incapable d'être aimée.

Je ne devrais plus m'inquiéter pour toi. Tu as toujours réussi à donner une image subjective selon tes désirs, aux personnes que tu côtoies. Tu sauras quoi dire sur mon sujet.
Je suis arrivée à un point où je ne sais même plus si j'ai honte de toi en ayant ôté ton masque ou si j'ai honte de moi, en exprimant ce soir un vécu difficile à tes côtés, à vos côtés.

Jusqu'à maintenant, je n'ai reçu que des éclats de joie qui étaient insupportables à tes yeux. Demain, je désire de toutes mes forces me donner la chance de découvrir la joie entièrement.
Il faut que je cesse de payer tes souffrances quelles qu'elles soient. L'oiseau blessé doit prendre son envol.
Et si je ne réussis pas, peut-être un jour réussiras-tu à me laisser partir en m'ayant tout pris.

J'ai tant de fois culpabilisé, je ne sais même plus la raison de ma présence face à toi ce soir, cette nuit, par l'intermédiaire de cette lettre.

Il est trois trente du matin, je ne trouve plus le sommeil...
Je me sens si seule. Mon journal intime est posé sur un coin de la table de nuit. "Journal intime d'une femme seule".
Avoir choisi ce titre fait partie de quelques-unes de bonnes décisions que j'ai prises.
La date m'interpelle et m'emmène loin dans un passé, si proche en même temps.

Le deux février mille neuf cent quatre vingt trois, souviens-toi…

« - Man, Bertrand a essayé de me violer. Il m’a caressé, il a essayé d’enlever mes vêtements, il a posé sa main sur mon sexe… »

« - C’est faux ma chérie ! Ne crois pas ce que dit ta fille, elle est jalouse de nous, elle inventera plein d’histoires pour nous séparer ! »

« - Mais tu es folle Jeanne de raconter des horreurs comme cela à ta mère, au sujet de Bertrand ton beau-père. Il faut te faire soigner ma pauvre fille ! Cesse de prendre tes rêves pour des réalités. »

Tu m’en as voulu terriblement, à ne plus m’adresser la parole pendant plusieurs semaines.

Ce n’était pourtant pas un rêve.
Ton travail de secrétaire dans une scierie hors de la ville, t’obligeait à partir tôt le matin et rentrer en fin de journée.  Les journées me semblaient bien longues et parfois épuisantes après le rangement de la maison. À l'heure de ma série préférée, je m’octroyais un temps de repos bien mérité, sur une chaise.  La télévision se trouvait en face du lit, dans votre chambre à coucher. Bertrand passant plus de temps devant la télé, au lieu d’aller chercher du travail. Dans une toute petite voix, il m’a dit :

« - Viens t'asseoir à coté de moi Jeanne, je ne vais pas te manger tu sais. »

Il avait l’air gentil, il était calme. Je lui ai fait confiance. Il bougeait beaucoup dans le lit en se tournant d’un sens, puis d’un autre pour finir à se coller près de moi en posant sa main sur ma jambe.
Il ne dormait pas. Il m’a demandé d’enlever mon pantalon car il faisait chaud dans la pièce. Je n’ai pas eu le temps de prononcer un mot, qu'il avait déjà défait le bouton du pantalon en glissant ses doigts sur mon intimité. Je me suis débattue violemment et j’ai réussi à quitter le lit, la chambre, la maison, sans être suivie.

Si je me souviens bien, ce jour-là j’ai eu envie de fuguer. Dehors il pleuvait très fort, personne ne pouvait s’apercevoir de toutes les larmes que je déversais.  Je me suis arrêtée tout essoufflée, en m’appuyant sur le mur d’une maison. Deux jeunes hommes sont passés non loin de moi. L’un des deux a dit :

« - Regarde là-bas la fille, on dirait qu’elle ne se sent pas bien!»

De peur, je suis revenue à la maison. Je me suis enfermée dans la salle de bain en attendant ton retour.
Voilà textuellement comment mon soi-disant rêve est arrivé, ma chère mère.
Tu m’en as tellement voulu, que tu as décidé de te venger violemment.

Pendant que tu étais au travail, Bertrand ne travaillant toujours pas, je passais mon après-midi dans une aire de repos, à quelques mètres de la maison pour ne plus avoir à me retrouver seule avec lui. J’écrivais sur mon journal intime, je dessinais, j'écoutais les oiseaux heureux. Je respirais la tranquillité jusqu’à l’heure du souper. Quand je rentrais à la maison, tu étais déjà rentrée du travail et là, le goût de ta vengeance me sautait à la figure.
Votre rituel sexuel, dans votre chambre, sur votre lit, nus tous les deux, la porte grande ouverte.
Tu criais, tu gémissais, vous riez tous les deux croisant parfois mon regard dans votre petit appartement…
J'ai terriblement souffert là aussi de ces scènes répétées. Je devais trouver une solution pour surmonter cet enfer.
Je me suis procuré quelques lames de rasoirs, et lorsque tu désirais jouir librement sans te cacher, je me taillais quelques veines pour faire couler mon sang. Ainsi je souffrais par moi-même et non à cause de vous.
Tu as cessé de m’en vouloir quand une voisine t’a fait remarquer les marques sur mes poignets. Tu t’es même fait passer pour une victime, en fuyant Bertrand le plus souvent possible.
Un jour, Bertrand m’a dit, alors que tu étais parti à ton travail sans penser à lui :

« - Ta mère a oublié de me laisser des cigarettes. Chaque heure qui passera sans cigarette, sera un coup de poing pour ta mère à son retour. »

J’ai eu si peur pour toi, que j’ai tout fait pour trouver de l’argent et aller lui chercher son paquet de cigarettes.  Il n’appréciait pas que tu ne sois plus à ses petits soins. Pratiquement, tous les soirs, ce n’était que disputes entre vous. En dehors de la maison, pour une cigarette que tu refusais de lui donner, tu as pris les coups. Il y avait plein de sang partout. Ton nez a été cassé ce matin-là, dans le hall d’une entrée. Le moindre détail déplaisant suffisait à faire ressortir sa violence. Nous allions souvent toutes les deux pour s’enfermer à clé, dans la salle de bain pour éviter ses coups.
Te souviens-tu du jour où il a pris une hachette pour défoncer la porte de la salle de bain ?
Le calme revenait quelques jours, les voisins se plaignaient de tapage nocturne. En période d’accalmie, tu disais de Bertrand qu’il était calme et gentil avec nous quand il n’avait plus de crises.

Tu l’aimais ainsi. Un autre  jour, j’ai surpris une conversation entre vous…

« - Tu sais Karen, si nous étions tous les deux, sans Jeanne dans nos pattes, nous serions heureux. Il faudrait essayer de se débarrasser d’elle ou alors, j’ai eu meilleure idée… »

La porte de la chambre s’est refermée, par toi où lui je ne sais pas.  Je n’ai pas entendu la suite. Le lendemain, désirant rentrer dans ma chambre pour m’y coucher, vous y étiez tous les deux à faire les mêmes gestes qu’auparavant, l’amour.  Je n’ai pas compris pourquoi vous étiez là. Je suis allée m’allonger sur votre lit en attendant que vous quittiez mon lit.  Je serrais les poings, mes genoux étaient recroquevillés sur mon ventre. Je pleurais en silence.

Je vais terminer un passage de ma vie qui est resté sous silence, de peur des représailles de personnes méprisables. J'avais dix-neuf ans en ce temps-là, souviens-toi...

Dans ma chambre à écouter de la musique assise sur le lit, tu es entrée pour venir t'allonger à côté de moi. Bertrand te suivait quelques minutes après. Il était nu.  J'ai voulu me sauver mais il m'a tiré le bras pour que je m'allonge près de vous.
Je ne réussirais jamais à donner plus de détails de ces scènes de violence sexuelles qui ont marqué ma vie à tout jamais.

Quelqu'un m’a dit, pardonner c’est mettre l’autre plus bas que soi.
Je t’ai pardonné et si c’était à refaire, je te pardonnerais des centaines de fois, juste pour continuer de me sentir vivante.

Ne connaissant rien de l'homme et ses désirs, heureusement pour moi, vous m'avez laissé ma virginité.
Vous vous êtes accaparé mes yeux, mes mains, ma langue, mon esprit de nouveau.  Je devais me positionner pour lécher les fesses de Bertrand et à sa demande, j’avais tout intérêt à rentrer ma langue profondément, pour qu’il puisse jouir au même moment que toi lui faisant une fellation. Parfois il me demandait de mettre le doigt quand il venait à te prendre par-derrière.
J'avais le choix, mettre en pratique ses demandes ou prendre les coups.

Je n’ai rien oublié.
Je n'ai pas oublié le quartier où nous allions tous les trois en pleine nature. Mon obligation de vous suivre, mon obligation de caresser ton amant. Lui au milieu, nous sous chacun de ses bras.  Vos rires quand vous disiez, "avoir mis les enfants à la cour"...

J'étais prisonnière. Je ne sortais plus. Je ne vivais plus.
Pour mettre fin à ma souffrance, j'ai désiré me donner la mort en absorbant un nombre in calculable de médicaments. Je ne me souviens plus comment la suite s’est passée exactement.
Je me souviens d'une grande porte blanche et des voix lointaines qui semblaient dire; "Nous la perdons, dépêchez-vous!"
Je revois mon passage sur une civière dans l’ambulance. Il faisait nuit. Un lavage d’estomac très douloureux dans une pièce froide et puis vous deux, toi et Bertrand dans la chambre d’hôpital en attendant la visite d’une assistance sociale de l’établissement.
Il m'a dit quelques mots dans le creux de l'oreille, pendant que tu parlais à l'assistante sociale.

« - Si tu parles de ce que nous t’avons fait, nous nierons tout. On te fera passer pour une malade mentale et nous t’enfermerons dans cet hôpital à vie, Jeanne »

J’ai eu peur de vous. Je n’ai rien dit.
Je ne pouvais pas parler.
De retour à la maison, je suis devenue muette pendant quelques semaines.
Je ne m’alimentais plus, je ne me lavais plus. Je ne faisais plus rien. Tous les petits gestes quotidiens de ma vie devenaient à ta charge, mère.

Bertrand a quitté la maison, tu as cessé ton travail pour t’occuper de moi. Tu faisais quelques heures de ménage pour subvenir à nos besoins. Lorsque tu avais du mal à finir les fins de mois, nous allions manger à petits frais dans un centre communal de la ville.
En allant mieux, je restais toujours à la maison pour faire ton ménage mais, qu’est-ce que j’étais heureuse du calme retrouvé.
Parfois, par période difficile, seule je me rendais le matin en bus, pour aller retirer gratuitement notre pain journalier à l’armée du Salut.
Un jour de chance, ayant eu un peu plus d’argent que prévu, tu as acheté un gros morceau de fromage que nous avions partagé en deux morceaux.

Adieu!

Je n'ai plus envie de continuer ma lettre, excuse- moi de la finir ainsi, maman...

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

23 janvier 2014

L'envol du cygne.

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J'aimerais sentir une personne assise tout à côté de moi. Elle me tiendrait la main et me dirait:             
"t'inquiète pas Jeanne, je suis là et je te comprends."

Je ne sais pas si je puise vers le bon chemin. Je doute. J'ai souvent douté dans tout ce que j'entreprends.
Et puis parfois, souvent avec impulsivité, je fonce sans réfléchir aux conséquences.
J'éprouve aussi des moments où je n'écoute que mon cœur.
Si nous savons entendre ses gémissements, à l'intérieur de notre organe creux se trouvent mille et une richesses qui nous emmènent vers un achèvement qui dépasse nos limites.
À l'orée de mon chemin de vie, mon seul but doit être d'apercevoir ma vie pour pouvoir aboutir plus librement sur les dernières années qu'il me reste à vivre.

Il reste encore beaucoup d'amour dans mon cœur. Un amour qui me permettra de descendre dans les profondeurs, de sombrer dans l'obscure de mon errance, d'affronter les démons cachés de mon histoire. Je sais que je rencontrerais la lumière derrière la pénombre. Je veux me donner le droit d'oser.

Mon cœur est l'océan, là où tes cendres se sont éparpillées, mon Loulou.

Mon cœur est le ciel, à l'infini et au-delà Forever.

Mon cœur est la terre, là où tes cendres se cachent, Yves...

Pour aller déterrer mes racines il n'y a rien de plus simple et pas de temps à perdre!
Cette après-midi, j'irais à la quincaillerie à quelques centaines de mètres de la maison et je demanderais au vendeur une pelle à col-de-cygne de couleur bleue.

Je penserais au cygne qui, juste avant de mourir, chante avec plus de force. Le bleu sera comme un ciel en plein été, bleu comme l'univers vu par le télescope Hubble ou comme les mots bleus qu'on dit avec les yeux, de Christophe...

Si seulement dans la vie, tout pouvait être aussi simple qu'une couleur à choisir. Si seulement on pouvait savoir comment protéger un enfant dans un monde à l'envers et si les oiseaux n'avaient pas d'elle pour s'envoler toujours plus haut.

Oui, si seulement j'avais eu un re-père. Un deuxième petit papa qui aurait ouvert ma cage en soignant mes petits bleus, mes petits chagrins à l'image de ma petite taille.

Je monte au grenier, j'ouvre la grande malle en bois des ancêtres, quelques photos en noires et blancs caressent mes doigts tremblants, quelques coquillages ramassés sur le sable des premiers pas de mon fils glissent entre les deux et du bout des doigts, une vieille boite à sucres métallique.
A l'intérieur, des mots qui souffrent, des poèmes enfantins, mes poèmes et une lettre ouverte. Une lettre à ma mère pour écouter l'enfant, dans le parent.

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

20 janvier 2014

Terre lointaine.

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Comme beaucoup de parent, j'ai souvent été seule à assumer tous les aléas de la vie. Porter le costume de Superwoman en interférant le rôle de papa et de maman, pour un seul être, cela n'est pas de tout repos. Je ne regrette rien. J'ai atteint l'escalade du sommet le plus élevé du monde et si c'était à refaire, je recommencerais sans hésiter.

Je pense avoir accompli de mon mieux cette infortune qui m'a été destinée malgré mon désir de former une famille unie, pour le meilleur et pour le pire, avec deux êtres qui s'aiment et leurs enfants.

Par le biais de ce prochain paragraphe de mon journal intime, je ne vais pas ici énumérer tout ce que nous pouvons vivre en tout temps. La loi de dame nature est là devant nos yeux pour chacun. Ceux qui ont la chance de devenir parent, peuvent comprendre mon expérience.
Un mélange de rire, de joie et parfois de peine. Puis aussi, nourrir et vêtir les enfants les plus convenablement possible, pouvoir leur offrir selon leurs désirs, des petits plaisirs pour apprécier quelques étoiles de plus dans leur sourire malicieux. Comme nous tous, le métier de jongleur s'apprend dans l'instant.

Jour et nuit, d'année en année, avoir été une béquille de l'amour est ma plus belle réussite. J'ai traversé beaucoup de ponts, j'ai affronté beaucoup de précipices, je suis tombée plusieurs fois pour mieux me relever et je suis toujours debout.

À l'école de la souffrance on apprend beaucoup et lorsque je les regarde, je sais, par eux seuls, que je suis vivante.

N'étant pas protégée des intempéries, à l'heure d'aujourd'hui je me questionne toujours sur le vécu, quand une épreuve difficile entre dans ma demeure et bouleverse mon quotidien.

En tournant la tête de l'autre côté de mon épaule, en observant mon parcours, j'aimerai ne plus avoir à ressentir d'angoisses et de troubles anxieux.

De tout temps, une constatation de perdre le contrôle de la vie, des symptômes physiques beaucoup plus prononcés que par le passé, un degrés de détresse sonnant l'alerte rouge, deviennent mes premiers signes de peurs incontrôlables, irrationnelles et excessives.

Je dois bien me rendre à l'évidence, même en écrivant toutes ces lignes, une peur m'envahit du regard visuel des gens si je venais à énumérer tous les dégâts des épreuves de ma vie sur mon corps.

Au plus simple, je vais débuter par le syndrome de stress post-traumatique qui a été découvert lors de mes premières analyses psychologiques auprès d'un professionnel de la santé, en mille neuf cent quatre vingt onze.

Au fond de mon être intérieur, ma petite Jeanne me souffle qu'une excellente construction psychique d'un enfant ne peut franchir les étapes de son développement sans l'aide de ses parents...

Peut-être a-t-elle raison. Je dois garder la faculté de savoir réfléchir convenablement pour ma survie. Je ne veux pas être pointée du doigt, me jugeant folle, de suicidaire ou de déprimer aux yeux de la société ou au sein de ma famille ou du moins, ce qui en reste aujourd'hui.

Comme tous les végétaux de notre planète, être dans un sens en état végétatif ou actif, tout vient de nos racines et des jardiniers qui nous servent de tuteur afin de nous faire grandir normalement, dans l'amour et dans la sagesse.

D'une catégorie inconnue, je suis un arbre robuste.

Un jour ou l'autre, je m'approcherais à la fin du tunnel. J'y crois encore.

Aimer est la clé de toute souffrance, je dois garder cette pensée en mémoire.

Vivre dans une inquiétude permanente, avoir le sentiment d'être pied et main liés dans un bloc de ciment, sera un jour révoqué.
Recherchant un brin de positif dans chaque difficulté rencontrée, en me remettant souvent en question, malgré tout j'ai réussi à tenir la corde pour ne pas glisser au fond de certains puits que j'ai rencontré.

Ce qui me pose un problème, ce n'est pas l'épreuve par elle-même, ni l'effort que je mettrais pour en venir à bout. Les doutes et les incertitudes dans une implication personnelle sont hélas pour moi, fréquemment un blocage difficile à surmonter.

Je ne sais si mon corps est lacéré de plaies ou si ma mémoire est très présente. J'ai pourtant l'impression d'avoir une mémoire défaillante pour mémoriser les détails importants allants de la date de naissance de mes enfants à un rendez-vous marquant de quelques semaines en arrière.

Enfant, pour apprendre une leçon ou une jolie poésie, je rencontrais aussi ce problème de mémoire.

Jeanne a raison, pour mieux comprendre je dois déterrer mes racines...

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

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18 janvier 2014

"Rose Kennedy"

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On dit souvent que le temps guérit les blessures.

Je ne suis pas d'accord.

Les blessures demeurent intactes.

Avec le temps, notre esprit afin de mieux se protéger,

recouvre ces blessures de bandages et la douleur diminue

mais elle ne disparaît jamais.

 

17 janvier 2014

Sans ta présence.

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Entre mes mains j'affectionne le temps de vivre dans une similitude quotidienne, de mon journal intime à ton corps exquis. Le temps s'allonge dans l'espace. Je voudrais vendanger un avenir sans limite dans une étendue éclatante, abolir le froid qui coule dans mes veines et remplir tous les espaces de ta chaleur.
Approchons-nous, apporte-moi le temps d'être à toi.

Sous l'obscurité, ne laissons pas le silence s'enserrer. Immodérément laissons-nous nous choyer.

Si tu le veux bien, regroupons les étoiles d'une infinie sagesse et allons nous installer sous la voûte céleste.
S'il te plaît, approchons-nous vivement. Sans ta présence, ton effeuilleuse favorite bascule doucement.

Pour ne pas perdre ma trajectoire, en t'attendant, j'acculerais des clins d'œil à la vie. Je pelotonnerais tes initiales entre mes lèvres et je réécrirai l'histoire de ma vie pour ne pas étudier de trop près l'heure folle qui défile.

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

16 janvier 2014

Le neuvième ciel.

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Je viens de tourner une page de mon journal intime. Pour me sentir vivante, j'ai besoin de venir me raccorder à toi quelques minutes, en continuant d'espérer ton retour.

Une symphonie gracieuse parvient dans tout mon être, un souffle silencieux me mène à l’intense. J’aime imaginer en caresse tes irruptions fortuites dans mon jardin secret. Face à la couleur indéfinissable de mon paysage préféré, tu sais oser ma flânerie sur la douceur de ta paume, celle qui dévoile une subtile évasion.

Aux couleurs de ton décor, j’aime m'approcher de toi dans un échange hautement charnel. Ivresse intense, accorde-moi une autre danse. Douce muse lascive, mon corps se taille dans le tien dans une sensualité extrême qui excelle notre jouissance.

Nous frémissons, nous chavirons à l'inconditionnel touchant une convoitise passionnée.
Nous émanons, nous découvrons un nouveau ciel, le neuvième ciel. Nos désirs accentuent la chaleur brûlante de notre peau à notre intimité partagée.
Dans une tendre escapade, Envoûtés, abandonnons-nous avec délice en se laissant tous les deux voguer sur le fleuve d'une alchimie voluptueuse.

Tu es ma terre d'exil, un jardin du paradis. J'aime humer ton être en appétit. Ton fluide, ton regard, tout de toi possèdent l'éveil du désir.

Entre murmure et soupir, à jamais je viendrais me blottir au creux de ton épaule réconfortante.

Pour toi, je serais le vent qui ouvrira toutes tes fenêtres.
Chevalier de mes rêves, je dépose sous tes yeux enchanteurs des baisers de braises sans aucune trêve, à la rosée de mes lèvres.

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

15 janvier 2014

Mon cher papa.

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Un écrit à la plume de mon cœur, peut-être le dernier, sans savoir si je réussirais à le poster.

Je viens ce soir m'approcher de toi, comme une nécessité de nettoyer mais tripes jusqu'à l'os au sein d'un espoir sociable. J'aimerais aussi atteindre une transformation dans la profondeur de mon être et une meilleure autonomie sentimentale.

Mon regard sur notre relation a longuement était teintée non pas d'une affection chaleureusement paternelle mais, il nous a donné soif tous les deux à un respect inusable en tout temps, malgré nos tempêtes discordantes. Je me souviens d'un jour où la jeune brebis a pris l'initiative de quitter le loup, tout en ne connaissant presque rien de la vie. Elle était bien loin de s'imaginer glisser dans le dédale de l'amour et ses avatars, avec de nombreux chasseurs sur le chemin.
Dans les nombreuses années qui m'ont séparé de toi, j'ai fini par comprendre que notre respect mutuel était une forme d'amour emmitouflé.

Néanmoins avant d'arriver à cette conclusion, ma vision était teintée par d'immenses déceptions et de réprobations à ton égard de mes trois ans à mes seize ans puis, épisodiquement quand tu réapparaissais dans ma vie avec la joie ou la tristesse.

Vers le sens psychique du terme, Karen ma mère ta première épouse, n'étant pas libérée de sa propre enfance ne nous a pas aidés à avoir une relation normale, saine, entre un père et sa fille. Je ne peux aujourd'hui t'en vouloir. Toi et moi nous savons. Ce qui paraît évident pour certain ou selon l'âge de l'instant présent, dans la réalité des faits cela reste parfois plus complexe.

J'ai malheureusement grandi trop rapidement, trop fort, trop durement et pourtant cette force a fait de moi ce que je suis aujourd'hui, en me permettant de tenir tête aux nombreuses tempêtes.
Sous tes élans affectifs, j'étais dans une interrogation régulière se mesurant souvent à tes interdits et à ton autorité non explicative alors que je n'étais qu'une enfant insouciante, en manque de sécurité et de symbiose avec tous les membres de notre famille. Si souvent mes actes maladroits ont été récriminés me jugeant totalement différente, d'une autre planète, par rapport à ton fils unique.

Je me souviens enfant avant de quitter la maison familiale, avoir partagé pendant plusieurs mois une chambre à coucher avec ton fils Didier. Une fenêtre au centre, des lits jumeaux séparés en deux, un lit dans chaque coin de la chambre et puis toi au regard froid, au centre de la porte une matraque à la main, me disant:

"-c'est cela qui te manque Jeanne!"

Je me souviens aussi tous les soirs dans ce lit, mes petits yeux rivés sur le mur avant de m'endormir et adresser à voix basse quelques mots de réconfort à la petite fille en moi:

"-je m'endors ainsi, comme ça si mon père vient me tuer il n'aura que mon dos, il ne touchera pas mon cœur et je ne serais pas morte. Toujours tu vivras en moi, n'ai pas peur je te protégerais."
Ces sentiments énumérés, tiraillés entre l'amour paternel et la crainte répétée d'une petite fille égarée, ont construit le baromètre de notre relation. 
Ton regard plus ou moins valorisant, sur la seule petite fille blonde et frisée qui devait saisir tes jours de satisfaction et de bonheur, ton manque de rire, a hélas empêché de découvrir librement ma féminité pendant plus de vingt ans. Avec mon vécu, mon parcours, là aussi je ne peux t'en vouloir puisque chacune des histoires à ses raisons. 
Sans faire la moindre vague, même pas un clapotis j'ai longuement pleuré en grandissant dans une interminable attente de te transformer en papa, en voulant désespérément que tu quittes ton habit de père représentant une menace sur ma vie.
J'ai écrit de nombreux journaux intimes que tu découvriras avec le temps tout au long de ma vie mais, ma mémoire reste infidèle face à l'époque de ma courte jeunesse où les premiers rêves d'enfant sont magiques, ne me renvoyant que des flashs noirs de quelques secondes. 
À cet instant, je me remémore quelques paroles d'une chanson de Monsieur Jean Gabin; "Pourtant, je sais qu'on ne sait jamais..."
Mon silence fait beaucoup de bruit ce soir. Je ressens ta présence. Soudainement, la porte de la vieille armoire de ma chambre se met à grincer toute seule en s'ouvrant légèrement. Un sursaut incontrôlé me permet d'entendre mon moi intérieur. Discrètement il me murmure que tu n'étais qu'un apprenti sculpteur maladroit et primaire, devant un bloc de pierre extrait d'une carrière inconnue.

Je me rappelle mon devoir d'innocence face à "vos histoires d'adultes".

Dans le reflet de tes yeux, je ne me suis jamais sentie être une personne digne d'être aimée et face à tous ces maux anciens, j'ai reproduit le même schéma auprès de la gent masculine. Mon père ne sait pas m'aimer, qui le pourrait. Je me suis souvent demandé où se trouvait ton amour pour moi ou comment ressentais-tu l'amour de tes parents. Très tôt je me suis interrogée sur la vie. La mienne ne semblait pas légitime, je n'avais pas le choix. À mon avis, l'amour doit parfois jouer à rendre amnésique une partie de soi.

La vie n'offre pas que des papillons de bonheur, je sais...
J'aurais aimé lire en toi les lignes d'un homme battant, positif, confiant, heureux et fière de ma présence dans ta vie, comme mes enfants éprouvent pour moi. Je leur ai offert tout ce que je n'ai pas reçu, je pense avoir réussi en partie ma promesse.

La confiance prend une place importante lorsque les promesses tiennent la route. Au fond de moi je sais que tu as toujours eu confiance en moi, même si jamais tu ne l'as avoué.

J'aurais aimé être ta princesse dans un court-métrage et avoir le meilleur des papas mais là-haut dans les livres célestes, ce n'était pas imprimé. Dans vos livres, vos histoires, j'étais une simple fille que tu as élevée avec une incertitude de m'avoir créé.

Je suis née d'un fruit du destin, une simple conséquence.

Tu n'étais pas seul je sais et sans doute, désirais-tu la paix dans ton mariage.

Ton mariage s'est quand même envolé. Tu as retrouvé ton premier amour de mille neuf cent soixante huit et la fille sans nom te garde toujours une place dans son cœur.
Malgré mes premières valises pleines d'épisodes déséquilibrant je suis devenue une femme courageuse, je viens t'en remercier chaleureusement, papa. Dans ton éternel manque de reconnaissance, j'ai réussi à déchiffrer presque tous les secrets sur un chemin du pardon et d'une joie de vivre.

Un jour peut être, viendra le temps de cultiver de bons souvenirs.

Un jour je reviendrais vers toi, je sais.

Je voudrais effacer de ma mémoire le vide qui porte ton nom.

En attendant ce jour, dans l'entremise de ma lettre je m'approche de toi silencieusement en continuant de faire le deuil d'une personne qui m'a permise de voir le jour.

Ne t'inquiète pas pour moi, il nous restera toujours le temps pour nous offrir une relation amicale et vrai.

Je t'aime papa d'un amour unique, celui que j'ai toujours rêvé de recevoir.

 

 


Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés © 

11 janvier 2014

Le hasard n'a pas de choix.

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Le ciel est criblé d'étoiles ce soir. Je recherche la Grande Ourse, troisième constellation du ciel. Je pense à toi mon tendre, à nos étoiles nocturnes jetées sur le bord de la grève à l'heure où meurt le jour. Je pense à Louis mon grand-père marin parti trop tôt, si peu connu et si présent dans mon cœur trente quatre ans plus tard puis à Larry, mon père.
Je me demande pourquoi cet homme qui m'a abandonné plusieurs fois sur le bord de la route, est toujours présent dans mon esprit.

Hier soir, j'ai sorti la petite boîte bleue à fleur qui contient des bouts de toi soigneusement rangée, en haut de l'armoire de ma chambre.

Je crois en Dieu, à l'amour, aux rêves d'amour, aux miracles mais je ne crois pas aux minutes fortuites. Non, il n'y a pas de hasard dans cette vie, dans ma vie. En désirant me remémorer quelques souvenirs de toi, des journaux intimes sont tombés au sol ainsi qu'une lettre de plusieurs pages pliée en quatre.

J'ai retrouvé des mots griffonnés à l'encre de ma main.

Je suis partagée entre la peur de sortir du noir un souvenir oublié et la hâte d'arriver à une évolution durable et positive de mes états d'âme pour pouvoir m'intéresser réellement à ton cheminement. Je n'ai qu'une envie; déposer ce passage écrit d'une bride de ma vie avant qu'il aille se noyer au fond de mon cœur et revenir plus tard comme une bouteille à la mer.

Reste là, sur ma vie, au ciel, sur la terre, en mer, rien qu'un sourire de toi, un mot, je suis bien. J'écris pour ma génération, ne t'envole pas trop loin là-bas au pays de l'oubli, avec mes mots.

Dans toute une vie se trouve de nombreuses souffrances mais dans cette vie il existe aussi, une grande intensité de beauté.

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

11 janvier 2014

Une vie, un destin.

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J'aimerais un jour devenir affranchie comme mon ami l'aigle royal en survolant l'univers.
Sais-tu qu'il est le seul animal à oser regarder le soleil droit dans les yeux?
Savais-tu aussi que l'homme est le pire ennemi de l'aigle.

Étrangement je me demande, qui sont mes ennemis?
Pour moi, un ennemi est celui qui a une envie, pour ne pas dire une rage, de nous voir souffrir parce qu'il ne nous aime pas, de nous voir échouer, abandonner de tous ou  malheureux.

Durant quelques années j'ai rencontré des êtres humains de tout poil et pour certains avec un mental très habile s'ils ont un intérêt à la clé mais qui ne sont pas pour autant mes ennemis. Souvent à ma rencontre, la haine mit bat.

Sur mes quarante années parcourues, beaucoup de personnes sont revenues vers moi. D'autres personnes sont perdues de vue, je ne devrais pas me poser la question.
Et pourtant en réfléchissant bien, je ne comprends toujours pas comment des parents peuvent donner le jour à un enfant et le laisser pendant des années au fond d'une pièce sombre sans se soucier de ce qu'il peut vivre. 
Penses-tu qu'un parent puisse être un ennemi?

Mon journal intime en poche, en ce début de soirée j'affectionne sans limite de temps flâner sur le rivage à quelques mètres de la maison. Là où il n'y a plus de terre ferme mes yeux plongent au fond de la grande dame bleue. 

Lorsque le vent souffle sur l'océan, je compare les vagues semblables à la vie. Chaque vague inconnue et différente forme un état presque superficiel de notre environnement terrestre. Des trains de vagues se propagent en se dispersant quand d'autres cambrent pour créer des turbulences. Un spectacle pas inconnu pour mes petits bourgeons vert mais qu'importe, ici nous sommes quatre. Toi, la mer, moi et le silence qui me fait acquérir une meilleure écoute. Face à la mer je me suis toujours sentie en paix, liée avec l'univers sans aucune peur.

Je me souviens avoir été une petite fille d'à peine douze ans avec mes soucis infantiles qui se succédaient souvent par périodes et je ne comprenais pas pourquoi j'éprouvais un sentiment de réconfort quant à répétition je faisais souvent le même rêve. 

J'étais au centre d'une étendue d'eau agitée. Il y avait des têtes sous l'eau et d'autres hors de l'eau. Mon visage n'a jamais été humide, mes lèvres respiraient normalement et mes yeux observaient des personnes sur un bateau de plaisance. Sans bouée de sauvetage seul mon corps était dans l'eau. Je ne savais pas nager et je ne sais toujours pas aujourd'hui.
Sans le sentir et le toucher je sentais mon corps se débattre.
Un rêve pendant de longues minutes, de longues heures, de longues années, dans une eau d'une température impassible. Un point me rassure, je suis toujours en vie.

Des flash-back anonymes hantent régulièrement mes nuits, la main dans la poche du bout des doigts je sens mon journal intime se plié sur une page blanche...

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

10 janvier 2014

Un plus un, égale un.

 

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A présent, le soleil s'incline sur un ciel d'azur. Sans ta présence, un profond silence règne dans mon cœur solitaire. Tout autour de moi le paysage est fade, sans relief, alors que ton regard invisible illumine mon début de soirée. Je me laisse bercer par l'inspiration que tu provoques et je me sens remplis de toi comme par la douce chaleur du radiateur de mes sens. Tu combles l’instant vide qui me tient lieu de cache-nez.

Mon journal intime en main, une petite laine sur les épaules m'apporte un peu de réconfort. La fraîcheur de ce début d'été m’engourdit  mais qu’importe, je laisse ma porte grande ouverte dans l’espoir que tu en franchisses le seuil.
Je gèle et la pensée de t’avoir près de moi rivalise avec la froidure. A l’intérieur de moi, je brûle de désirs et tu n’es pas là.

Lorsque nous emboîtons dans un peau à peau tendre, je suis soumise à une force obscure qui me pousse au dévoilement total, au fantasme de la fusion extrême. Un plus un, égale un. Je ferme les yeux et je me vois encercler ton corps comme la nuit enveloppe la bougie éclairant nos gestes mélodieux.
Laisse-moi t'installer confortablement au bout de ma plume. Laisse-toi aimer, caresser et attendrir. Ne nous lassons pas de nos bras chargé d’émotion.

Un seul motif me pousse à continuer d'entreprendre ce long voyage vers l'intimité: pouvoir reluquer droit dans les yeux le soleil de la vie d'un amour sans limite. Un amour qui durera tant que le soleil illuminera la terre.

 

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

1 janvier 2014

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31 décembre 2013

Platon.

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"La victoire sur soi est la plus grande des victoires" 

25 décembre 2013

Dialogue avec l'âme.

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« Mon âme, où es tu? m’entends tu? je parle, je t’appelle es-tu là? Je suis revenu, je suis rentré – J’ai secoué de mes pieds la poussière de tous les pays et je suis venu à toi, je suis avec toi ; aprés de si longues années de longue marche je suis à nouveau venu vers toi.

Veux-tu que je te raconte tout ce que j’aie regardé, vécu, ingurgité? Ou bien ne veux-tu rien entendre de tous ces bruits de la vie et du monde?
Mais il faut que tu s
aches une chose, il y a une chose que j’ai apprise : Que l’on doit vivre cette vie.
Cette vie est le chemin, le chemin que l’on cherche depuis si longtemps et qui mène à l’inconcevable que nous qualifions de divin.
Il n’y a pas d’autre chemin. Tous les autres chemins sont de mauvais chemins. J’ai trouvé le bon chemin; il m’a conduit jusqu’à toi jusqu’à mon âme.

Je reviens, calciné et purifié. Me reconnais-tu?
Comme la séparation fut longue ! Tout à tellement changé.
Et comment t’ai-je trouvée? Comme mon voyage fut étrange !
Par quels mots te décrire par quels sentiers tortueux une bonne étoile m’a conduit jusqu’a toi?

Donne-moi ta main, mon âme presque oubliée.
Quelle chaleur me procure la joie de te revoir, toi mon âme si longtemps désavouée. La vie m’a ramené à toi. Remercions la vie que j’ai vécue, pour toutes les heures sereines et pour toutes les heures tristes, pour chaque joie et pour chaque douleur.

Mon âme c’est avec toi que mon voyage doit continuer.

Avec toi je veux cheminer et monter jusqu’à ma solitude. »

C.G. JUNG, Livre rouge, passage 149/151.

24 décembre 2013

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23 décembre 2013

Silence, je pense..

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Il y a eu tant de silence entre nous ces dernières semaines, pas un souffle de mot, pas d'oiseau chantant sur la branche d'arbre au fond du jardin. Aucun retour en arrière, aucune image, il ne reste presque plus rien dans le silence autour de moi. Penses-tu qu'il existe des personnes qui ne connaissent pas l'amour?

Parfois je rêverais de ne pas avoir de souvenirs. Quand les frissons me parcours tout le corps, chaque jour suffit sa peine à souvent restait ma devise. Penses-tu qu'il est facile de prendre un chemin, vivre au présent, rencontrer un être inconnu et sans baguette magique, respirer le désir?

Silence! Je pense.

Je ne réussis pas à rester silencieuse, face à toi. Je me demande comment fais-tu pour gérer les ombres de ton passé.

Si l'éternité et l'amour se convergent, je voudrais continuer à me sustenter de ton image présente, dans la douceur d'hier. Le silence viendrait refléter une douce improvisation sur le merveilleux miroir qui est en moi comparable à un merveilleux calice, descendu du ciel.

Comme il serait bon et doux d'avoir la capacité de toujours sourire. Gourmande et polissonne, je roucoule à venir m'abreuver d'eau fraîche sur tes lèvres.

J'entends le mistral sifflait à travers la fenêtre, je l'imagine joyeux de venir huer son souffle à l'amour des amants, pour qu'ils se blottissent plus vite l'un contre l'autre. 

Dieu, comme il me manque...

Ce soir mes idées semblent n'avoir aucune suite, je divague. Muselée dans ton silence endormit, tous les soirs, je rêve de te revoir, déposant à tes pieds un bouquet parfumé de roses baisers. Dans mes plus beaux voyages, j’affectionne le temps en déchiffrant des milliers de nuages, au parfum des sens du jeu de l’érotisme. En théorie, je n'ai droit qu'à ce statut à pouvoir appliquer librement. Mais qu'en est-il de moi?

Mes envies sont attisées, les minutes trottent sur le cadran de l’horloge me faisant découvrir tous les plaisirs de l’amour à deux. Sans faiblesse, ma bouche ose s’offrir à toi. Parenthèse merveilleuse, je suis toujours comblée et heureuse. Sublime démesure de tes étreintes qui me rassurent, te voilà saint devant le goût de mes seins dans une longue chevauchée. 
À l'unisson, j’en perds la raison quand dans l’air s'égare soudainement des frissons plaisirs, jusqu’au bout d'une éternité. Aimant être séduisante sur le goût de ta peau satinée, je me demande soudainement combien d'heures passées sans toi, la lune restera mon amie. 

Le monde s’éveille déjà. Je sais, demain arrivera à grands pas. Délicieuses gourmandises, pour toi, mes lèvres deviennent encore tendrement éprises.

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

21 décembre 2013

La courbe de ton corps.

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Dans une fraîcheur nocturne, l'amour seul n'offrant point l'acte d'amour, transportée par une envie irrésistible de toi, je viens m'inventer une petite mise en scène sur le sel de ton visage, resté en souvenir.
Un jour viendra le temps de nous choyer. En attendant, je m'émerveille sur tes yeux par le biais d'une photo jauni par le temps où ton corps est mis à nu, enracinée dans ma mémoire. Je découvre mon or pur. Ma langue vient dessiner le contour de ton gland en visitant toute ta sensibilité et ta tendresse. Tu es le portrait d'une œuvre fascinante.
Je suis gourmande de cette joie d'amour entre nous. Instantanément brûle en moi le trésor de tes profondes caresses, le goût fondant et sucré de ton sexe. J'ouvre mes jambes prêtes à t'accueillir, mon ventre frissonne à la pensée de nos futurs échanges charnels d'un doux va et vient lent et profond, pénétrant mon intimité.
Autorisons-nous à observer le jour, verse en moi l'ivresse. J'ai besoin de trembler sur ta tige.

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

20 décembre 2013

Je t'écris et je te panse.

je t ecris et je te panse

Seule, je rejoins le cœur de ta légende. Je viens écrire mes maux doux et je prie le jour de ne jamais revenir. 
J'ai de moins en moins peur du noir que de ta réminiscence. À cet instant la vie est moins pire et là, tout le monde se fout de mes raisons de célibat. Pour un meilleur confort, je viens replier mes jambes sur moi-même et l'idée de me comparer à une missionnaire de l'amour dans mes rêves pimentés, me fait sourire agréablement. 
Je te désire toujours avec la même ardeur, jusqu'aux moindres parcelles que tu possèdes, d'apaisantes et de délicatesses. Je n'ai pas envie de te rendre à ton éternelle solitude pour avoir le choix de choisir un autre plus présent. Et je ne veux pas t'échanger pour une ou deux fautes que nous avons commises l’un ou l’autre.
Je viens ce soir réclamer tes mots avec ton enveloppe charnelle haut et fort. L'enveloppe qui te fait aimer les tiens d'un amour protecteur en leur offrant la beauté de pouvoir te toucher et te ressentir . Je veux rester celle qui te fait goûter tous les plaisirs de la vie, sentir le parfum des roses ou ressentir la joie d'un acte accomplit et savoir que tu es là. Te regarder toucher, parler, rencontrer des êtres, te désunir ou te rapprocher à chacune de tes vibrations terrestres ressenties ou, t'observer te réjouir, essuyer tes pleurs, faire fuir tes peurs...
Ce ne sera jamais trop. Je te voudrais toi unique, avec tous tes soucis de reconstruction sentimentale et corporelle. Mon bonheur moelleux, sera celui d’être ta jardinière et à toutes les rosées du matin dont la vie veuille bien m'accorder, je porterais à ma vue ta transformation avec la même fierté portée sur mon fragile bougainvillier qui renaît à la vie. 
Ainsi, j'aime aimer. Tu fleuriras comme les sourires que nous échangions complices pour me rendre toute joyeuse mais surtout plus que jamais, je n’oublierais pas notre dernier rendez-vous dans un charmant hôtel quand une nuit sans tendresse viendra me tenir en veille.

Tu vois, pas à pas le manque de toi devient physiologiquement faible et l’amour continue toujours un chemin physiologiquement fort.
Crois-moi, je fais tout ce que je peux pour que mon amour et moi ne te dérangeons pas.
Je te regarde à la dérobée, je mets mes yeux et mon âme dans tous les espaces où je voudrais déposer mes baisers, je me surprends même à te sourire lorsque tu me tournes le dos.
Si les écrits des femmes apportent une vision féminine particulière, je me demande pourquoi la plupart des hommes passionnés critiquent l'écriture féminine en constatant de piètres mots quand elles viennent s'exprimer sur la passion... 

Enfin. Je m’égare comme tous les soirs, je ne cesse de passer mes nuits à courir après mes rêves. Depuis ton départ je crois crever de froid. Un œil sur mon portable, lui il n’est pas en silencieux et soudain, je me demande si l’amour à un cœur?

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

20 décembre 2013

Inconditionnel.

https://www.youtube.com/watch?v=3MmuiWdQQ6I

 

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"Oh non, ai-je été trop proche?
Oh, ai-je réellement vu ?
Ce qu'il y a vraiment à l'intérieur
Toutes tes craintes
Tout le linge sale
Ne m'ont jamais alertée une seule fois

Inconditionnel, Inconditionnellement
Je t'aimerai inconditionnellement
Il n'y a plus de crainte à présent
Laissons-nous aller librement
Je t'aimerai inconditionnellement

Alors viens comme tu es à moi
Je n'ai pas besoin d'excuses
Je sais que tu es digne
Je prendrai tes mauvais jours comme tes bons
J'avance à travers cette tempête
Je le fais parce que je t'aime, je t'aime

Inconditionnel, Inconditionnellement
Je t'aimerai inconditionnellement
Il n'y a plus de crainte à présent
Laissons-nous aller librement
Je t'aimerai inconditionnellement

Ouvre donc ton cœur et laisse les choses se faire
Ouvre ton cœur et laisse les choses se faire
Ouvre ton cœur et laisse les choses se faire
Ouvre ton cœur
L'acceptation est la clef pour être
pour être réellement libre
Feras-tu pareil pour moi ?

Inconditionnel, Inconditionnellement
Je t'aimerai inconditionnellement
Il n'y a plus de crainte à présent
Laissons-nous aller librement
Je t'aimerai inconditionnellement.."
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