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Sentiments authentiques
14 février 2014

Sur le territoire de la vie.

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Samedi vingt cinq février mille neuf cent quatre vingt quinze, il est dix neuf heures, je porte un regard évasif à travers la fenêtre de ma chambre. Ce soir, je rencontrerai un chevalier et nous pourrons fuir les enfants et moi-même, de ma prison de verre.

Oui Bobby, toi l'homme solitaire tu arrives dans ma vie par la pensée, avant de toucher mon cœur.
Souviens-toi, un simple repas à la cafétéria en ville, accompagnées de ma mère et de mes deux petits amours, a suffi pour que je pose les yeux sur toi.
D'une apparence sérieuse et à l'aise dans tes baskets, tu partages ton repas avec la solitude.
Bien qu'il y ait beaucoup de personnes pour compléter toute la grande salle à l'étage, ma mère ne voit que toi.

- Tu as remarqué Jeanne, le Monsieur derrière toi, il est seul!

- Cesse de l'observer ainsi, tu as vu la forme de son nez!

Chacun de notre côté, nous terminons notre repas. Toi avec ton isolement et moi, avec les éclats de rire de mon petit monde. Cette soirée offerte totalement par ma mère est consacrée à la détente.
Je ne sais pas si la Saint Roméo joue en notre faveur ou si Cupidon, vient se restaurer à la cafétéria et décide de s'amuser pour son dessert. Peu importe, si tu nous rends heureux tu seras celui qui longera ma route pour un temps sans limite.
Instant aléatoire ou pas, après le repas nous quittons les lieux en même temps. Et ensemble, nous prenons le même chemin. Karen reste attentive à tous tes pas.

- Tu vois Jeanne j'ais raison, le Monsieur nous suit, viens on va rentrer tous les quatre dans ce café.

Bien évidemment, tu rentres dans le même lieu en allant t'assoir non loin de nous.
Mon regard réservé vers ta direction, amuse les enfants. Soudainement mon petit homme, ose venir à toi pour te demander de faire une partie de billard avec lui. Tu acceptes poliment.  À la fin de votre partie de jeu, ma mère te propose un café à notre table. Tu nous racontes un bout de ta vie face à ses questions parfois un peu trop indiscrètes, tu nous dis avoir eu un rendez-vous avec un copain qui te fait faux bond. Je parle à peine, j'écoute vos échanges, j'observe tes mimiques et je souris intérieurement en songeant à un futur lointain.
La soirée commence à fatiguer les enfants, ma mère décide de rentrer seule à la maison avec eux et d'un esprit apaisé tranquillement, elle nous propos d'aller faire une balade tous les deux, pour faire plus ample connaissance. D'ordinaire, Kevin pleure rapidement à la pensée de partir sans moi, ce soir il a envie de me déposer un gros bisou sur la joue en me chuchotant tout proche de l'oreille:

- va te détendre un peu man, on pense à toi, ne t'inquiète pas tout va bien se passer avec Mamie.

Je ressens quelque chose d'étrange flottait dans l'air, comme une tranquillité, un apaisement. Je m'offre le droit de m'évader un peu sans les enfants, cela arrive si rarement. Pour notre première rencontre, tu décides de m'emmener dans un dancing pour les jeunes, en plein centre-ville. À l'âge de trente ans, c'est pour moi la première fois que je mets les pieds dans ce genre d'endroit. Il faut beaucoup de courage pour rester des heures dans ce lieu, sans pouvoir se comprendre, autre que de crier très fort. Entre ces murs, j'ai l'impression de ne rien connaître de la vie. Pour ne pas me sentir effrayer, tu décides de ne pas me lâcher la main de toute la soirée. Un peu plus tard dans la nuit, lors du passage d'une chanson connue, "un autre monde" d'un groupe musical nommé Téléphone, tu me murmureras quelques petits mots doux...

À quoi sert de t'écrire toutes ces paroles, d'ouvrir ces cahiers intimes qui ne ressemblent plus à rien aujourd'hui. Une cigarette vient occuper mes mains. Dans cette minute précise, j'ai envie d'en finir avec toi totalement. Je voudrais partir jusqu'à la mer. J'ai envie de rentrer à la maison du présent, prendre l'ascenseur et me diriger vers un nouvel étage. Je garderai mes journaux intimes dès deux ans de notre relation pour notre Justine d'amour et, je t'oublierai. Pourquoi pas, dis-moi?

Tes mots brûlants viennent me cracher à la figure et me font constater la seule réussite que j'ai eue grâce à toi, avoir un troisième enfant.
Deux ans de vie commune.
Trois ans pour tourner la page.
Des années pour accepter l'erreur de t'avoir aimé.

Depuis peu de temps, une conversation au téléphone entre nous, m'a ouvert les yeux sur le personnage que tu as joué dans mon destin. J'ai donné cinq ans de ma vie à un homme de passage, pour avoir désiré m'envoler le plus loin possible dans les bras de l'amour.
Et toi, que m'as-tu offert?

" - Tu te souviens du dix novembre mille neuf cent quatre vingt dix-sept, tu as signé ton contrat de location Bobby, pour aller vivre seul dans une autre maison. En sommes, tu as eu le coup de foudre pour moi, non?

- je ne sais pas, c'est loin tout ça, c'est du passé!

- Aujourd'hui Bobby, on reste amis pour notre fille et cette situation me convient. Mais, j'ai besoin d'avoir des réponses sur ce que j'ai vécu avec toi pour me permettre de comprendre. Et puis, quand il y a un enfant entre deux personnes, il n'y a jamais de passé. Il ne reste que de la compréhension.  Donc, tu as eu un coup de foudre pour moi, un amour fou ou une porte de sortie?

- J'ai la maladie d'Alzheimer, je ne peux pas te répondre.

- Arrête, ne plaisante pas je suis sérieuse. je vais te rafraîchir la mémoire, cela ne me dérange pas. Quand tu m'as rencontré, ça n'allait plus avec la mère des enfants de ta première union. Un jour, en rentrant chez toi, le verrou avait été changé. Un autre homme avait la clé. Tu vas vivre quelques jours dans une chambre qui appartenait à ton patron, derrière le garage où tu travaillais à cette époque. Dans cette même période, tu perds ton travail et tu te retrouves à la rue. Heureusement, je suis là pour t'accueillir pour le meilleur pendant deux ans. En novembre mille neuf cent quatre vingt dix-sept, après la naissance de l'enfant que tu as désiré de toutes tes forces, un enfant de l'amour disais-tu, nous vivons épisodiquement trois ans pour le pire, une situation chaotique. Tu n'as pas eu le temps de faire le deuil de ta relation précédente, tu reprends de suite une relation avec moi. Alors c'est simple Bobby, amour ou coup de foudre? Ou alors, reste la bouée de sauvetage, que ressentais-tu à mon égard?

- J'ai toujours eu pour toi une simple attirance, Jeanne, c'est tout."

Je suis sans voix. J'ai coupé court à notre conversation.
J'ai aimé un homme qui n'a eu qu'une attirance pour moi, cette pensée m'est insupportable. Pourtant, à la lecture de mes mots anciens, je sais intérieurement que tu m'as dit la vérité, Bobby. De mon côté, mon imposante soif d'être aimée m'a apporté un regard aveuglant sur notre relation affective.

Je retrouve un petit mot écrit de ma main sur une feuille perdue dans une boîte à souvenirs, le cinq avril mille neuf cent quatre vingt dix-sept.

"Justine ma tendresse, j'aurais pu te regarder dormir dans mes bras, te prendre en photo, te réveiller de baisers, te filmer à la caméra mais, il est plus sage de te laisser dormir.

Voilà un mois que tu illumines mon cœur de maman. J'aime ton odeur, nos caresses. Tes deux petites étoiles aux couleurs de la terre, sont remplies de tendresse. Je suis une maman comblée par l'amour que vous me donnez tous les trois avec Kévin, ton petit câlin et Sarah, ta bonne humeur.

Ma petite puce, je ne t'ai pas désiré de la même manière que ton papa t'a voulu, mais quand l'infirmière t'a posé sur mon ventre à ta venue dans ce monde, j'ai compris ce matin-là que je t'aimerais jusqu'à la fin et au-delà.

Il est dix neuf heures, cela fait une heure que ton papa est allé rendre visite à sa famille sans nous, encore une fois. Mais ne t'inquiètes pas, je suis près de toi et je n'ai pas l'intention de fuir mes responsabilités. Tu es ce qui est de meilleur pour moi, tu le comprendras bien assez tôt dans mes mots. Je t'aime mon ange, endors-toi tranquillement, maman est avec toi."

Tant de souvenirs Bobby, pour une seule attirance, c'est tout.

Tout est fini.

Le temps de la création, nous avons existé.

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

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