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Sentiments authentiques
12 février 2014

L’empire volcanique.

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Le mardi treize décembre mille neuf cent quatre vingt quatorze, un nouveau tournant s'annonce dans notre vie. Les enfants sont heureux de ce nouvel espace visité tout près de leur école primaire.
Une semaine plus tard, le Seigneur nous offre beaucoup de courage et de force, pour déménager deux appartements et ensuite en aménager un seul, pour deux femmes et deux enfants.
Pour nous récompenser, nous nous sommes offert un merveilleux Noël. Même nos amis les bêtes ont mangé leur pâté, sur un set de table au sol.

Comme toutes les nouveautés dans les premiers temps, notre entente tous les quatre semble être satisfaisants. Ma mère travaille comme secrétaire à cinq minutes de la maison et moi, je m'occupe de l'entretien de la maison et des enfants. Elle ne voit plus du tout mon beau-père violent.
Benoit devient son unique, elle le rencontre hors de la maison. D'un commun accord, tous les deux ont pris l'initiative de se séparer, pour atteindre une meilleure entente sentimentale.

Le week-end, nous projetons une sortie tous les quatre dans la campagne, pour faire courir le chien ou aller faire du lèche vitrine. Si les finances ne nous le permettent pas, nous jouons sur la place devant l'appartement, à la balle aux prisonniers.
Sous un revers de médaille, nous semblons vivre des jours heureux. Ma mère a sa fille près d'elle et moi, j'avais mes enfants près de moi.
Ce qui parfois pouvait m'épuiser, était son habitude à faire de nos journées matinales, le jeu du pile ou face. Pour elle, nous sommes une chose, une simple pièce de monnaie entre ses mains, nous ne savons jamais ce qui va nous attendre, une fois avoir mis le pied à terre.
À l'heure de mon café matinal, je me suis surprise à observer régulièrement les pas de ma mère et son humeur, avant d'aller réveiller les enfants. À mes yeux, c'est un acte normal. Si elle boit son café debout dans la cuisine, pour avoir la paix, je sais qu'il faut garder le silence le plus possible.
De temps en temps le dimanche, avec gentillesse elle nous dresse le petit déjeuner sur la table du salon, là nous sommes certains d'être tranquilles pour la journée.
Sous l'autre revers de la médaille, ma vie replonge dans une succession d'angoisse.
Mine de rien j'acquiesce à ses dires, face à ses sauts d'humeurs quand elle a envie de parler méchamment "des autres".
Sa mère naturelle l'avait abandonné à la naissance, elle était une femme légère, une moins que rien.
Là, j'avais soudainement une famille. Être ainsi, reste dans les gènes me dit-elle souvent, si je viens à ne pas éduquer mes enfants comme elle, le désire.
Je suis aux yeux de ma mère, une personne faible et je le resterais toute ma vie. Comme elle, je me ferais toujours avoir par les hommes. Ha moins de devenir une femme soumise, si je l'avais été j'aurais gardé mon mari et je ne me battrais pas seule à élever mes enfants!
Ce sont ses mots d'amour, toujours pour mon bien-être, paraît-il...

Je me sens coupable. Coupable, de parler d'elle de cette manière. L'enfant doit-il être toujours soumis à son parent?
La vie m'a-t-elle rendu soumise?
Elle est ma mère, ma seule identité. Je ne connais personne d'autre de ma famille. Et pourtant, la famille de son fils était grande. Qui est son fils, partageons-nous vraiment le même sang maternel?

Enfant, sur l'émission télévisée de TF1 je me suis toujours sentie à l'aise devant le dessin animé de Rémi d'après le roman d'Hector Malot, "sans famille".
Mon karma tient il a un conflit de générations? Non, ce n'est pas possible. Le destin ne peut pas être la conséquence directe d'un karma. Mais alors, où se cache mon libre arbitre?

Au fur et à mesure de mes écrits, les réponses pêchées au fond de mon cœur me montrent la qualité de ma canne à pêche ravinant les questions hameçons en balade dans l'esprit.

De sa bouche, je préfère passer sur ses jugements et ses moqueries envers toute la famille, en général. Un souvenir douloureux me revient en mémoire. Il est mieux de ricocher au plus simple. Diviser pour mieux régner, est toujours resté son dada favori.
De ses mains, restent ses envies soudaines de faire la toilette intime à ma fille à l'âge de sept ans. Bien plus tard, mon enfant m'avouera sa gêne quand Mamie lui faisait mal, en la séchant avec une serviette après le bain.
De cette nouvelle prison, la lave s'est échappée à bride abattue. Dans ce labyrinthe où mon corps parle plus fort que mon esprit, une autre cicatrice et une nouvelle souffrance apparaissent silencieusement.
Avec le temps, je réalise avec douleur un fait relationnel entre ma mère et moi: "si je vais bien, elle va mal. Si je vais mal, elle va bien."

Quelques minutes de silence viennent me coller à la peau avant de mettre la clé de contact pour continuer mon voyage dans le temps. Je m'octroie une petite pause avant de décider de m'envoler. Dans une prochaine suite de mots, j'imagine Merlin l'enchanteur à mes côtés pour m'épauler. J'aimerais vivre un voyage à la vitesse de la lumière.

 

Extrait de : - L. L. D. S. - Tous droits réservés ©

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Commentaires
L
Merci de votre gentillesse :)
L
Après une nouvelle tempête, le seul équilibre que j'ai trouvé, est de ne plus avoir de contact avec elle depuis maintenant, cinq mois. <br /> <br /> Et surtout, j'espère enfin tenir bon, pour l'équilibre de ma santé!<br /> <br /> Belle journée à vous Opaline, pour moi ce sera détente avec les miens et travailler l'an 2000...<br /> <br /> À bien vite, prenez bien soin de vous!
L
À une certaine époque, avec l'aide d'un psy, j'ai longuement abordé mon incompréhension sur le rôle qu'a joué ma mère dans ma vie. Je me refusais de voir la vérité en face par rapport à un véritable amour maternel que je ressentais pour mes enfants.<br /> <br /> Différemment, ma mère et moi avons eu un parcours de vie difficile. J'ai aimé, et je continue d'aimer mes enfants d'un amour sans limite. J'ai toujours fait, dans la mesure de mon possible, leur bonheur avant les miens... <br /> <br /> Pour elle, elle m'a aimé en faisant passer son bonheur avant celui de sa fille. <br /> <br /> Là, reste toute la différence, je pense.<br /> <br /> D'un parcours difficile, elle a trouvé plus d’intérêt à jouer le rôle d'une mère toxique, manipulatrice... envers mes enfants et moi-même, malheureusement...
M
Les femmes qui ont le courage de se sortir de cette situation sont plutôt fortes à mes yeux, mais vous l'avez dit, une sorte de rivalité s'est installée entre votre mère et vous, qui fait que quand vous allez mal, cela lui donne raison et la conforte dans ses problèmes qu'elle n'a visiblement pas su résoudre... Et si vous allez bien, elle a devant elle la preuve qu'on pouvait s'en sortir et qu'elle n'a pas réussi... C'est du moins l'impression que me laisse la lecture de ces quelques lignes.
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